Vous avez décidé d’organiser vos 50 ans dans l’enceinte d’un château type renaissance? D’y accueillir un groupe de rock énervé et de convier vos milliers de relations, parce que « on ne se refuse rien quand on a les moyens » ? Plus raisonnable, vous avez simplement besoin d’accueillir une flopée d’experts pointus lors d’une conférence très certainement intéressante pour les initiés mais terriblement ennuyante pour les autres ? Vous attendez des milliers de personnes ? Dans les deux cas, cet article s’adresse à vous. Et dans d’autres cas encore. Alors prenez place !
Quel type d’événement ?
Avant même de vous lancer dans des études sur les besoins en termes de watts pour couvrir correctement le lieu, il va être primordial de vous concentrer sur le type d’événement que vous souhaitez sonoriser. Cela peut sembler évident, mais il est important de rappeler que les besoins en termes de sonorisation ne seront pas les mêmes suivant que vous accueillez une conférence sur la migration du saumon ou un concert de speed punk.
Pour le premier, vous aurez probablement besoin d’un son clair et d’une compréhension parfaite de l’ensemble de la salle, sans pour autant lui briser les tympans (à moins de tomber sur un excité du saumon vous ne risquez rien). Pour votre concert en revanche, pas sûr que la clarté du son soit une priorité. Il faudra certainement privilégier les watts, tout en restant dans les clous de la législation, n’en déplaise aux musiciens désireux de « tout déchirer ». Du bruit oui, mais avec modération.
Le choix du lieu
Une fois le type d’événement défini, il va falloir s’attaquer au lieu. Entre intérieur et extérieur, les règles ne sont pas les mêmes. Pour faire court, le son n’aime pas particulièrement rester en place. Il se promène et se disperse un peu partout. Et c’est un problème. Surtout en extérieur où il n’est pas contenu. Il risque de perdre rapidement en intensité une fois sorti des enceintes et s’il n’est pas suffisamment puissant ou correctement relayé, alors il y a fort à parier que le public le fasse rapidement savoir. Encore plus s’il s’agit d’un concert. Davantage encore si c’est du speed punk.
En règles générales, pour un concert en extérieur, souvent gourmand en basses, nous recommandons entre 5 à 10 watts par personne pour éviter de trop grosses pertes et garantir une qualité sonore optimale. Pour 2000 personnes, comptez donc entre 10 000 et 20 000 watts.
En revanche, pour les concerts en intérieur, grâce à une acoustique souvent de meilleure qualité et des murs sur lesquels les ondes peuvent rebondir, il est possible (et préférable) de descendre à une puissance comprise entre 3 et 6 watts par personne. Soit entre 6 000 et 12 000 watts en tout. Enfin, pour votre conférence sur les saumons, vous pouvez descendre en plus bas. Entre 2 000 et 4 000 watts pour 2000 personnes devraient être largement suffisantes. Sauf si votre conférencier vous demande de pousser les watts, ce qui ne devrait normalement pas arriver.
Gérer les haut-parleurs
Clairement, si vous pensiez pouvoir utiliser quelques vieilles enceintes qui trainaient dans votre grenier pour les brancher à votre sono, vous pouvez abandonner l’idée. Il va falloir faire appel à du matériel professionnel.
Pourquoi ? Tout simplement parce que vous allez avoir besoin d’une couverture uniforme de l’espace, ce qu’il vous sera impossible d’obtenir avec du matériel bas de gamme. Sans surprise, pour un événement en extérieur, il va être essentiel d’investir dans des systèmes de Line Array, qu’il s’agisse d’un concert ou d’une conférence. La raison ? L’obligation de couvrir tout l’espace. Installez-le à droite et à gauche de la scène pour vous permettre une bonne couverture et diffusion des ondes sonores.
Ajoutez à cela des enceintes des rappel pour gérer le delay, qui sera clairement l’ennemi numéro une fois le problème de la puissance réglé. Cela vous permettra de maintenir une clarté sonore dans les zones les plus éloignées de la scène sans avoir à pousser le volume des enceintes principales à des niveaux excessivement élevés. Il faudra absolument les synchroniser avec votre Line Array pour vous éviter des échos ou du déphasage, encore plus désagréables en conférence.
Pensez également aux subwoofers, pour vos événements musicaux notamment. Il s’agit de caissons de basse qui vous permettrons de gérer les basses fréquences, et de faire vibrer les murs ou l’atmosphère lorsque la musique l’exigera !
Les autres besoins matériels
Les haut-parleurs ont beau être des éléments clefs pour sonoriser votre événement, sans un certain nombre de petits équipements (en tout cas par rapport à vos Line Array) eux aussi indispensables il vous sera impossible d’émettre le moindre son.
Vous pouvez parler plus fort ?
Cette phrase, vous ne l’auriez sans doute jamais entendue si vous aviez été équipé d’un micro à ce moment là. Pas besoin de vous faire un dessin ou une explication à rallonge, vous connaissez son importance et son utilité. Mais est-ce que vous savez également qu’il en existe de toutes sortes, et qu’ils ne sont pas nécessairement adaptés à vos besoins ?
Microphones dynamiques, à ruban, à condensateur, électrostatiques ou encore à zone de pression. Ils ne sont pas tous là et déjà la tête se met à tourner. Pour vous simplifier la vie, retenez que les microphones dynamiques sont utilisés pour la scène et les concerts, et que les microphones électrostatiques seront davantage recommandés pour les conférences. Privilégiez les micros sans fil pour vos conférencier si vous le pouvez. Affaire de mobilité.
Mixage : à table !
Une table de mixage, ça vous parle? Bien sûr, mais un petit rappel ne fait jamais de mal. Pour faire court, il s’agit d’un appareil électronique de taille variable qui va vous permettre de contrôler, combiner ou modifier différentes sources sonores avant de les envoyer vers votre système d’amplification. Vous avez surement déjà entendu parler de sortie stéréo ou multicanale ? C’est à la table de mixage que vous le devez.
En bref, la table de mixage va vous permettre de :
- mélanger les sources.
- contrôler les volumes.
- égaliser (basses, mediums, aigus).
- gérer les effets.
- gérer la balance.
- ajuster les gains.
- router les signaux (vers différentes destinations si besoin).
Difficile d’imaginer pouvoir s’en passer n’est-ce pas ?
L’ingénieur du son : une obligation
Pour vous assister dans les différents réglages, faire les balances, ajuster les niveaux, égaliser les fréquences ou toutes autres tâches complexes que la table de mixage vous autorise à effectuer, mieux vaut faire appel à un professionnel. Et ce même si vous avez quelques notions et que vous aimez bien « toucher à tout ». Clairement, pour la réussite de votre événement, la compréhension de votre audience ou le bien des tympans de chacun, privilégiez la sécurité.
Chargé du mixage Front of House (comprenez le son entendu par l’auditoire devant la scène), l’ingénieur du son va contrôler et ajuster les niveaux de volume en fonction de la salle et des réactions du public. Il aura avant cela préalablement supervisé l’installation du système de sonorisation, et testé le son pour s’assurer que l’ensemble du matériel disponible fonctionne correctement.
Durant l’événement, il sera tenu de gérer en temps réel les ajustements nécessaire, notamment en extérieur en fonction des changements acoustiques (réverbérations dans une salle, vent ou intempéries en extérieur). Il devra également être capable de gérer les imprévus sans que le public ne s’en rende compte, ou le moins possible.
Conclusion : Sonoriser un événement pour 2 000 personnes
En conclusion, pour connaître vos besoins en termes de sonorisation de votre événement et y répondre il faudra :
- Identifier le type d’événement.
- Connaître l’acoustique du lieu.
- Gérer la puissance et la disposition des hauts-parleurs suivant l’événement.
- Faire appel à un ou plusieurs professionnels du son.